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Après le diagnostic, une piste de traitement de la polyarthrite rhumatoïde

Le Pr Guy Serre a identifié à Toulouse, il y a 25 ans, les autoanticorps anti-protéines citrullinées (ACPA) pour le diagnostique de la
polyarthrite rhumatoïde. Ils sont maintenant préconisés par les Collèges de Rhumatologie Européen (EULAR) et Américain (ACR), et utilisés mondialement.
Il a ensuite imaginé un concept thérapeutique visant à éliminer les ACPA impliqués dans la physiopathologie de la maladie. Leurs cibles antigéniques peptidiques ont été parfaitement identifiées et sont protégées par des brevets.
Pr Guy Serre, et ses collègues Pr Christian Jorgensen et Pr Pierre Martineau de Montpellier, produisent actuellement les premiers vecteurs hybrides destinés à cibler spécifiquement les lymphocytes B exprimant les ACPA. Les étapes suivantes seront de mettre au point les tests in vitro pour confirmer que ces vecteurs induisent la mort des cellules-cibles, puis de prouver dans un modèle de souris leur efficacité thérapeutique. Les premiers essais chez l’Homme pourraient démarrer dans 3 à 5 ans.

Le projet est coordonné par Arthritis R&D avec le soutien financier de la BPI pour un budget sur 3 ans estimé à 3 millions d’euros.

Le succès du Rituximab, anticorps anti-CD20 qui cible les lymphocytes B, utilisé depuis plusieurs années dans la polyarthrite rhumatoïde, accrédite les chances d’effi cacité de la biothérapie spécifi que innovante proposée. Contrairement aux anti-CD20 qui détruisent les lymphocytes B de manière indifférenciée, celle-ci vise à détruire spécifiquement les cellules impliquées dans la maladie, elle s’affranchira donc des complications infectieuses. Elle sera utilisable chez 80% des patients et sera prescrite en fonction de la spécificité des ACPA identifiée par un test compagnon.

Ce projet a pour objectif d’obtenir des rémissions définitives, c’est-à-dire de guérir la polyarthrite rhumatoïde ! De plus, ce nouveau concept thérapeutique pourra s’appliquer à toute maladie auto-immune médiée par des auto-anticorps.

Sources
doi: 10.3389/fi mmu.2017.01816

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