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Nos chercheurs – Zoom sur… Elodie Rivière

Zoom sur… Elodie

Chercheur financé par la Fondation Arthritis depuis 2016.

Photo En direct d'un Labo 1

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis actuellement en première année de thèse dans les laboratoires de l’unité INSERM 1184 situés dans la Faculté de médecine de l’Université Paris-Sud. Mon projet de recherche porte sur le syndrome de Sjögren et le rôle des cellules épithéliales salivaires dans la physiopathologie de cette maladie auto-immune.

Quel est votre parcours ?

J’ai effectué des études de médecine à Paris et je me suis spécialisée en Rhumatologie. En parallèle de mes études de médecine, la recherche fondamentale m’a toujours intéressée et motivée. J’ai choisi la spécialité de Rhumatologie pour deux raisons principales, la première est son caractère clinique, plaçant l’examen des patients au centre de la démarche diagnostique, la seconde est son dynamisme dans la recherche de thérapies nouvelles avec notamment, le développement des biothérapies ciblées.
Mon intérêt pour la recherche s’est ensuite précisé, j’ai effectué un premier stage de Master 1 dans l’unité INSERM 702 au sein de l’équipe du Professeur Laurent Baud sur l’étude du rôle des calpaïnes et leur externalisation. Puis, j’ai eu l’opportunité de réaliser un Master 2 d’Immunologie à l’Université Paris-Sud dans l’unité INSERM 1184 sur le rôle de l’Interleukine-33 dans la physiopathogénie du syndrome de Sjögren primitif. Cette année de Master 2 m’a permis de confirmer mon goût pour la recherche translationnelle. J’ai maintenant la chance de pouvoir continuer mes recherches dans le cadre d’une thèse de science sous la direction du Professeur Xavier Mariette. La poursuite de ces travaux sur 3 ans est rendue possible grâce à un financement accordé par la Fondation Arthritis.

Vous êtes médecin-rhumatologue, pourquoi ce choix de vous investir dans la recherche fondamentale ?

Il me semble que l’interaction entre le monde de la recherche et la clinique est indispensable. D’une part, l’objectif principal des travaux menés en recherche fondamentale doit rester l’amélioration de la prise en charge des patients, le médecin ayant alors pour rôle de garantir ce dialogue entre recherche et clinique. D’autre part, l’optimisation des choix de traitements ciblés repose sur une meilleure connaissance de la physiopathologie des maladies.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet de recherche ?

Mon projet de thèse s’intéresse au rôle des cellules épithéliales salivaires au cours du syndrome de Sjögren primitif. Il s’agit d’une maladie auto-immune chronique qui est caractérisée par une destruction progressive des glandes salivaires et lacrymales conduisant à l’apparition d’une sécheresse oculaire et buccale. Cette maladie peut se compliquer d’atteintes d’autres organes, tels que les nerfs périphériques, le rein, les poumons, les vaisseaux et les articulations et également de lymphome. L’hypothèse d’un rôle actif des cellules épithéliales des glandes salivaires dans le développement de cette maladie est intéressante et prometteuse. Ce travail a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la physiopathologie du syndrome de Sjögren primitif permettant à terme de développer des thérapies ciblées.

Quel est, selon vous, l’enjeu majeur aujourd’hui pour guérir le syndrome de Sjögren primitif ?

Les traitements utilisés actuellement au cours du syndrome de Sjögren primitif sont essentiellement symptomatiques et ciblent la sècheresse oculaire et buccale. En cas de complications viscérales, le recours à une corticothérapie ou à un traitement immunosuppresseur peut être nécessaire. Les progrès effectués avec le développement des biothérapies dans le traitement des maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux disséminé, constituent un espoir. Cependant, il n’y a pour l’instant pas d’essai thérapeutique contrôlé randomisé démontrant l’efficacité de ces traitements dans le syndrome de Sjögren primitif. Le développement de nouvelles thérapies nécessitera une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie et de son évolution. La mise en évidence de nouvelles cibles impliquées dans la physiopathologie du syndrome de Sjögren primitif est un enjeu majeur pour la découverte de traitements efficaces. Enfin, la recherche de biomarqueurs précoces de la maladie ou prédictifs de son évolution pourrait permettre d’optimiser la prise en charge des patients en personnalisant les indications des traitements.

Quels sont vos autres centres d’intérêt ?

J’aime beaucoup voyager. J’ai eu la chance de pouvoir faire plusieurs voyages à visée touristique et culturelle et j’ai également eu l’opportunité durant mes études de médecine de faire des stages dans des hôpitaux à l’étranger à Montréal (Canada) et à Lima (Pérou) qui ont été des expériences très enrichissantes humainement.

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